Les mots de la nuit

J’ai inventé de nouveaux mots d’amour

Les autres se perdant dans leur béatitude

Ils se mouraient jours après jour

D'être trop dits par habitude

Je ne voulais pas qu’ils tombent en désuétude.

J’ai inventé de nouveaux mots pour te le dire

Les autres étant élimés, usés, affaiblis, dépassés.

Je n’arrivais plus à les écrire

Ma plume se fatiguait, son encre s’épuisait

Le papier n’en voulait plus, il se froissait, se déchirait.

Ce sont mes mains, mon corps, qui les expriment

De peau à peau, de cœur à corps, au creu du lit

Ils s’abandonnent, s’offrent, se miment

Ne demandant qu’à être compris,

Le temps que dure toute la nuit.

M.H.(Michèle Hardenne)

14/11/2014

Une eau limpide

Ici, ma tête se vide du futile, de celui qui trouble les pensées,

Mes racines seraient-elles marines pour que j’aie ce besoin de m’y ressourcer ?

Ici, c’est un havre de paix, où j’oublie les moments difficiles

Mon bateau-corps a besoin de prendre la vague

Et de se laisser emporter loin du superficiel, aux limites de l’horizon,

Pour revenir et abandonner sur le sable les maux qui n’ont plus raison

Demain, je mettrai les voiles pour un retour au Pays,

Emportant dans mes bagages un peu de ce vent et beaucoup de soleil.

La croisière se poursuit sur une mer débarrassée de ses tempêtes,

Sur les eaux de ma vie et de leur limpidité retrouvée.

M.H. (Michèle Hardenne)

09/11/14

Au bord de l’étang

Ici, je m'évade dans l'instant

Je me mêle aux éléments

Mon coeur est une feuille qui danse dans le vent

Mon corps devient pierre qui borde l'étang

Et mes pensées se font goéland.

M.H (Michèle Hardenne)

06/11/14

Câlins

Les câlins sont des gestes

que le corps offre avec douceur et

tendresse, ils ne connaissent pas

la différence, ils ne se font pas dans

l'indifférence, ils n'ont qu'un seul langage,

universel...

Prends-moi dans tes bras,

Serre-moi contre toi,

Allez viens, et laissons la haine,

Le laid de ce monde pourrir dans son propre chagrin,…

Le temps que tu me fasses un câlin.

M.H.(Michèle Hardenne)

21/10/2014

Mon frère

Mes appels restent en absence

Mes messages passent sous silence

Je n’aime pas cette voix artificielle

Elle ne me donne pas de tes nouvelles

Peut-être as-tu décidé de mettre les voiles

De t’en aller loin de tout, loin de moi

J’interroge jour et nuit la toile

Mais je ne trouve aucune trace de toi

Peut-être es-tu parti en voyage

A la recherche d’un nouvel El dorado

Si ici, tu ne voyais plus de mirages

Tu aurais pu m’en toucher un mot

Peut-être es-tu parti ailleurs

N’emportant aucun bagage

Mais je suis encore ta sœur

Et mon cœur pleure sans nouvelle de toi.

M.H. (Michèle Hardenne)

04/10/2014

Lever d’un soleil d’octobre

Comme j’aime ces levers de soleil

Quand le ciel prend les couleurs du miel

Dans le petit matin d’automne

Et que dehors, il n’y a personne.

Le jardin est encore endormi

Et sur les arbres encore garnis

Les feuilles doucement frétillent

Se débarrassant de perles de nuit.

Sur l’herbe humide la rosée étincelle

Moment éphémère du lever de soleil

D’ici quelques instants le monde se réveillera

Et le silence de l’aube s’évanouira.

Les yeux prenant les lueurs ocrées

Je reprendrai le cours d’une journée

Ayant sur les lèvres un goût de miel

Déposé par ces premiers rayons de ce soleil.

M.H. (Michèle Hardenne)

02/10/2014